Le discours du pape François en soutien au Liban : « Nous pouvons apporter la lumière là où il y a les ténèbres »

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Le pape François a conclu la Journée de prière et de réflexion pour le Liban qui s’est déroulée jeudi, en présence de neuf patriarches chrétiens du pays, par un vibrant appel en faveur du pays du Cèdre.

Neuf leaders des communautés chrétiennes du Liban, catholique, orthodoxe, chaldéenne, arménienne et évangélique se sont réunis dans la basilique Saint-Pierre à Rome, jeudi 1er juillet lors d’une journée de réflexion et de prière organisée par le Vatican.

Au cours de la journée, les patriarches libanais ont participé à trois séances de travail à huis clos avant une prière finale dans la basilique rapporte Asia News. À l’issue de ce temps de réflexion, le pape François a prononcé un discours en soutien au peuple libanais qui a « besoin de plans de paix et non de malheur ».

« Nous croyons que Dieu ne nous a montré qu’une seule voie : la voie de la paix. Assurons donc nos frères et sœurs musulmans, et ceux des autres religions, de notre ouverture et de notre disponibilité à travailler ensemble à la construction de la fraternité et à la promotion de la paix. [...] J’espère que cette journée sera suivie d’initiatives concrètes sous l’égide du dialogue, des efforts d’éducation et de solidarité. »

Le pontife a également exhorté la classe politique libanaise à trouver « des solutions urgentes et durables à la crise économique, sociale et politique actuelle, sachant qu’il ne peut y avoir de paix sans justice », il espère que la communauté internationale prendra des mesures concrètes pour aider le Liban à l’avenir.

L’appel du pape s’adresse à tous les « Citoyens du Liban » qu’il exhorte à ne pas se décourager. Il a aussi exprimé l’espoir que le pays redevienne une « terre de tolérance et de pluralisme, une oasis de fraternité où se rencontrent différentes religions et confessions, où différentes les communautés vivent ensemble, faisant passer le bien commun avant leurs intérêts individuels ».

Le pape a ensuite encouragé les Libanais de la diaspora à mettre leurs ressources au service de leur patrie.

Rappelant les paroles « pleines d’espérance » du poète Gibran, François a rappelé que « au-delà du rideau noir de la nuit, il y a une aube qui nous attend » et qu’il n’y a pas « d’autre moyen de venir à l’aube qu’un dialogue honnête et des intentions pures ».

« Nous pouvons apporter de la lumière là où il y a des ténèbres » a ajouté l’évêque de Rome qui encourage les croyants à confier « tout effort et engagement au Christ, Prince de la Paix » afin que « par les rayons non éclipsés de sa miséricorde, les ténèbres fuient, le crépuscule s’évanouisse, les ombres se dissipent et la nuit s’éloigne ».

Une enquête publiée le 1er juillet par l’UNICEF sur les conséquences de l’effondrement de l’économie sur les enfants au Liban souligne la gravité de la situation du pays qui continue de s’aggraver. Selon le rapport, plus de 30% des enfants libanais souffrent de la faim et 77% des ménages n’ont pas assez d’argent pour se nourrir convenablement.

Le document publié par l’UNICEF révèle également que 15% des familles envoient leurs enfants au travail plutôt qu’à l’école, afin qu’ils puissent gagner un peu d’argent. « La Banque mondiale a décrit ce qui se passe au Liban comme l’un des trois plus grands effondrements économiques observés depuis le milieu du 19e siècle » rapporte Yukie Mokuo, représentante d’UNICEF au Liban.

Elle témoigne des « mesures d’adaptation négatives » que sont obligées de prendre de nombreuses familles pour s’en sortir.

« Sans aucune amélioration en vue, plus d’enfants que jamais se couchent le ventre vide au Liban. La santé, l’éducation et l’avenir même des enfants sont affectés par la flambée des prix et la hausse continue du chômage. De plus en plus de familles sont obligées de recourir à des mesures d’adaptation négatives, notamment en envoyant leurs enfants travailler dans des conditions souvent dangereuses, en mariant leurs jeunes filles ou en vendant leurs biens. »

« Une action déterminée et concertée est indispensable pour atténuer les souffrances, en particulier chez les plus vulnérables, qui sont pris au piège dans une spirale de pauvreté. » affirme la représentante de l’UNICEF.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : P.jowdy / Shutterstock.com

Article initialement publié en juillet 2021.


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